Immigration: le gros débat qui tache à l'UMP

Summary: Lors d'un vote solennel ce mardi, les députés devraient adopter la loi sur l'immigration. Mais les divergences apparues au sein de la majorité pourraient laisser des traces.

Voilà un débat qui laissera des traces. Sauf coup de théâtre, l'Assemblée nationale devrait adopter ce mardi, lors d'un vote solennel, la loi sur l'immigration, défendue par Eric Besson. Avec, comme mesure la plus spectaculaire, la déchéance de la nationalité française pour les meurtriers de membres des forces de l'ordre. Un renforcement de la législation existante directement inspiré par le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy en juillet dernier

Dans un contexte de surenchère sécuritaire et de reconquête de l'électorat du front national, la majorité n'hésite pas à en faire beaucoup. Trop même, si on lit le dernier baromètre BVA-France-Inter-L'Express-Orange: 60% des personnes interrogées y estiment qu'on "exagère beaucoup le problème de l'immigration".  

Du reste, l'examen de la loi a révélé de profondes divergences au sein même de la majorité. Emmenés par le président de la commission des affaires sociales, Pierre Méhaignerie, une quinzaine de députés UMP pourraient ainsi voter contre le texte. Une manière de manifester leur hostilité contre l'extension de déchéance de nationalité.  

Tout au long des débats, l'aile humaniste de la majorité a tenté d'adoucir le texte, notamment par la voix du député des Yvelines, Etienne Pinte. Sans grand succès.  

A l'inverse, cette nouvelle loi sur l'immigration -la cinquième en sept ans- aura permis à l'aile dure de l'UMP de lancer de nouveaux ballons d'essai. Les députés du collectif La Droite populaire ont réussi le temps d'une journée à remettre en question l'accès automatique à la nationalité française pour les enfants nés en France de parents étrangers. Elu du Nord, Christian Vanneste a plaidé le remplacement du droit du sol en vigueur par le droit du sang...  

Si ses amendements ont finalement été retirés ou battus, cette aile droite a obtenu la promesse de la création d'une commission par un Sage. Celle-ci aura pour mandat d'examiner la question de l'automaticité de l'accès à la nationalité des "jeunes nés sur le sol français de parents étrangers" dans le cas où ils seraient des "délinquants multirécidivistes".  

Parallèlement, une mission d'information "sur le droit de la nationalité en France" devrait être créée ce mardi en Commission des lois.  

Interrogée par l'AFP, la socialiste Sandrine Mazetier estime que la création de cette mission illustre "la dérive" de l'UMP. Et de conclure: "La droite n'en a pas fini de gratter les plaies de l'identité nationale..."  

pdf: http://www.lexpress.fr/actualite/politique/immigration-le-gros-debat-qui...

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