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Summary: Le document, qui comporte un état des lieux de la violence exercée contre les enfants, met l'accent sur différentes formes d'abus. Il servira aussi de référence à d'autres études.
L'Observatoire des droits de l'enfant de la région de l'océan Indien (ODEROI) a publié son premier rapport annuel. Intitulé La Violence contre les enfants dans la région de l'océan Indien, le document a été compilé avec le support de l'Unicef, de la Commission de l'océan Indien (COI) et de l'université de Maurice (UoM), et la participation des Comores, de Madagascar, des Seychelles, de la Réunion et de Maurice qui comptent dix millions d'enfants. C'est une étude détaillée qui a été présentée, hier, à l'UoM. Un des points saillants, c'est le manque d'informations répertoriées sur la violence contre les enfants de la région. "C'est un sujet tabou, affirme le Professeur Indur Fagoonee, vice-chancelier de l'UoM, et un thème assez complexe à cerner de manière viable compte tenu du manque de statistiques sur ce sujet." Si ce premier rapport ne démontre pas des tendances et n'identifie pas de baisse ou de hausse de violence, il servira cependant de référence pour les études régionales. "Le rapport offre un état des lieux global de la violence exercée contre les enfants dans la région et une base sur laquelle évaluer les progrès réalisés dans les années à venir", explique Bruno Maes, représentant de zone de l'Unicef, L'ODEROI a réussi à atteindre un de ses objectifs en créant une base de données pour la région de l'océan Indien. Pour son premier rapport annuel, il a recueilli des informations pour la période 1990 à 2004. Après cette première pierre dans la construction d'une base de données régionales, l'ODEROI veillera maintenant à ce qu'elle soit régulièrement mise à jour et enrichie. Aucun lieu sûr Le rapport de l'ODEROI demandera aussi un suivi. "C'est aujourd'hui que commence notre véritable tâche", confirme Monique Andreas Esoavelomandroso, secrétaire générale de la COI. Les recommandations du rapport, aussi diverses que multiples, ont principalement trait à la législation, la politique, l'éducation et au partage des bonnes pratiques. "La mise en pratique des recommandations devrait être un objectif en soi et le ministère impliquera tous ceux concernés afin de travailler ensemble", soutient Indira Seebun, ministre de la Femme. "La violence contre les enfants dans toutes les régions et sous toutes ses formes, touche toutes les couches sociales", souligne Mariam Gopaul, directrice de projet chez ODEROI. Le rapport met aussi l'accent sur l'existence de différentes formes d'abus d'ordre physique et moral. Les enfants font face à des violences au pluriel dont celles liées à l'exploitation sexuelle, le "châtiment corporel pour l'éducation" et les pratiques rituelles. En parcourant ce document, on se rend compte qu'aucun lieu n'est sûr pour les enfants. Filles et garçons sont "victimisés" à la maison, à l'école, dans la rue et partout... L'ODEROI espère avoir l'aide de toutes les parties concernées par leur lutte tout en visant l'implication des enfants eux-mêmes. Mariam Gopaul rappelle qu'on oublie souvent de donner la parole à ceux qui sont les plus concernés. C'est dans cet esprit que l'ODEROI organisera le mois prochain, à la Réunion, la première rencontre du Comité des jeunes. L'occasion pour 25 jeunes des cinq pays de la région de débattre de la violence contre les enfants.