GAMBIE : Le parlement criminalise l‘excision

[4 janvier 2015] - L’AssemblĂ©e nationale de Gambie a approuvĂ© un projet de loi criminalisant les mutilations gĂ©nitales fĂ©minines (MGF) ou excision et impose une peine d’emprisonnement de trois ans pour toute personne reconnue coupable de violation de cette interdiction Les lĂ©gislateurs gambiens toutes tendances politiques confondues ont massivement votĂ© lundi pour adopter le projet de loi, achevant ainsi un processus juridique et administratif qui a dĂ©butĂ© avec l’annonce par le prĂ©sident Yahya Jammeh de l’interdiction de l’excision lors d’une tournĂ©e dans le pays en novembre dernier.

Quelque 125 millions de femmes et de filles Ă  travers le monde ont Ă©tĂ© victimes de cette pratique, selon les derniĂšres estimations de l’Organisation mondiale de la SantĂ©.

Les MGF impliquent la mutilation ou coupure des organes gĂ©nitaux fĂ©minins et la suppression des lĂšvres et du clitoris, une pratique condamnĂ©e par l’OMS comme Ă©tant nuisible Ă  leurs victimes qui en subissent les consĂ©quences sanitaires durant toute leur vie, les plus courantes Ă©tant les saignements et les douleurs virginales.

Un rapport publié en 2013 a suggéré que les MGF avaient un taux de prévalence de 76,3% en Gambie avec des centaines de femmes et de filles, dont certaines ùgées seulement de sept sont soumises chaque année à la section complÚte de leur clitoris.

Cette interdiction constitue la position la plus ambitieuse du gouvernement sur la question controversĂ©e des MGF qui avait divisĂ© l’opinion sur la question de savoir si elle Ă©tait reconnue par l’Islam, la religion prĂ©dominante en Gambie ou si elle Ă©tait motivĂ©e par le respect lĂ©gitime Ă  une tradition d’une Ă©poque rĂ©volue.

S’adressant aux lĂ©gislateurs au sujet de la nouvelle loi, la vice-prĂ©sidente du pays Isatou Njie Saidy a dĂ©clarĂ© qu’il avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© d’introduire dans la constitution les droits des femmes et des filles pour empĂȘcher qu’elles soient soumises Ă  des pratiques traditionnelles nĂ©fastes qui sont hostiles Ă  leur bien-ĂȘtre.

En dĂ©clarant l’interdiction de la pratique, le PrĂ©sident Jammeh a prĂ©cisĂ© Ă  ses partisans que la pratique Ă©tait dĂ©passĂ©e et a ordonnĂ© que les personnes impliquĂ©es dans son maintien arrĂȘtent leur pratique.

Le prĂ©sident gambien avait dĂ©clarĂ© que le fait de s’accrocher aux vestiges d’un passĂ© mort n’était pas la meilleure maniĂšre de faire entrer son pays dans le monde moderne oĂč les MGF ne devraient plus avoir de place.

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