FRANCE: Roms et gens du voyage: la Défenseure des enfants veut plus de scolarisation

La Défenseure des enfants Dominique Versini a dénoncé les conditions d'habitat et de scolarisation des enfants des roms et gens du voyage, en présentant à la presse son rapport d'évaluation de l'application de la Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE).

Plus globalement, Mme Versini a souligné que des enfants étaient souvent victimes des problèmes de logement: une famille pauvre sur quatre vit dans un logement surpeuplé, les plus exposées étant celles qui comptent 4 enfants ou plus, tandis que 10 pourcent des 400.000 à 600.000 logements insalubres français sont occupés par des familles.

"Les enfants des gens du voyage, qui sont bien souvent français, sont peu scolarisés dans le secondaire et doivent recourir à l'enseignement à distance", même si "l'obligation de scolarité primaire est à peu près respectée", a regretté Mme Versini.

Par ailleurs, "comme les caravanes ne sont pas assimilées à un logement, leurs parents n'accèdent pas à l'aide au logement", a-t-elle déploré.

Les aires de stationnement des gens du voyage relèvent souvent du court séjour, "au détriment de la scolarisation stable des enfants", alors qu'ils sont "en attente d'une offre de long séjour", souligne son rapport, qui fait suite aux recommandations émises par le comité des droits de l'enfant en 2004.

Chez les roms, la scolarité des enfants "quoique souhaitée par la grande majorité des familles" est "chaotique" et "se heurte à des refus de scolarisation dans certaines communes même lorsque celle-ci est obligatoire", indique le texte.

Dans ces cas-là, lorsque la demande de scolarisation aboutit, elle passe par des démarches de l'éducation nationale, du préfet, ou de la Défenseure des enfants, a relevé Mme Versini.

Par ailleurs, pour les familles de roms, "l'accompagnement social et éducatif de l'aide sociale à l'enfance est souvent absent en dehors d'une aide urgente à l'hébergement ou à la nourriture", déplore le rapport de Mme Versini.

Le rapport demande aussi un débat national sur l'incarcération des mineurs, qui doit conserver, selon lui, un statut d'exception. Mme Versini s'est félicitée que 7 centres de détention spécialisés vont progressivement remplacer les anciens quartiers réservés aux mineurs dans les prisons pour adultes.

Elle a précisé que les condamnations pour agressions sexuelles expliquent 75 pourcent environ des quelque 3.500 passages de mineurs en prison chaque année et plaidé pour un contrôle plus strict des images pornographiques sur Internet.

"Seulement 35 pourcent des parents activent les logiciels de contrôle parental", tandis que les mineurs parviennent de plus en plus tôt à "craquer les codes d'accès trop faciles", a-t-elle dit.

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