France: Plus de 12 millions d'élèves font leur rentrée, dont des millliers d'enfants de parents sans-papiers

Près de 12,4 millions d'élèves, de la maternelle à la terminale, reprennent, lundi 4 septembre, le chemin de l'école. Cette rentrée est marquée cette année, du côté des enseignants, par l'angoisse face aux coupes budgétaires et la crainte de voir des élèves sans-papiers manquer à l'appel.

 

Plus de deux millions d'écoliers, soit un bon tiers, ont déjà effectué leur rentrée anticipée. Vendredi, c'était au tour des 884 000 enseignants de faire leur rentrée.


"La rentrée devrait se dérouler dans des conditions tout à fait satisfaisantes", a déclaré, jeudi, le ministre de l'éducation nationale, Gilles de Robien, assurant que les "problèmes très localisés" feront l'objet d'"ajustements nécessaires" et "très rapides". "J'aborde cette année de manière confiante et réaliste", a-t-il indiqué, en faisant allusion à la campagne électorale qui pourrait freiner très vite la mise en oeuvre de ses "22 chantiers" de réforme. "On peut tous les rendre opérationnels en sept mois", a-t-il certifié. Il a adressé aux enseignants une lettre individuelle dans laquelle il se dit sûr de pouvoir "compter sur leur dévouement, leurs efforts et leur sens du service public".

Mais, échaudés par l'annonce, en juin, de 8 500 suppressions de postes, les fédérations de l'éducation (FAEN, Ferc-CGT, FSU, Sgen-CFDT et UNSA éducation) ont prévu deux journées d'actions : mercredi 6 septembre pour sensibiliser le monde éducatif sur ces coupes budgétaires et jeudi 28 septembre avec une grève nationale, pour la même raison.

Parallèlement, de nombreux enseignants, lycéens et parents d'élèves s'inquiètent du sort des élèves enfants de parents sans-papiers. Des élèves, dont les parents ont été déboutés par la circulaire Sarkozy, sont menacés d'interpellation. D'autres ne savent pas encore le sort réservé à leurs parents, certains ayant reçu une convocation pour octobre. Sur 30 000 dossiers déposés, 6 000, selon le ministre de l'intérieur, devraient donner lieu à des régularisations. "Nous ne tolérerons aucune chaise vide, s'il faut cacher des enfants, on prendra ce risque", a prévenu Richard Moyon, porte-parole du Réseau éducation sans frontière (RESF), qui estime que 50 000 enfants pourraient être concernés.

Cette rentrée est aussi marquée par une polémique autour de la carte de France des violences scolaires, publiée par Le Point, à partir d'une base de données de l'éducation nationale alimentée par les chefs d'établissement. Ce classement a poussé, vendredi, M. de Robien à se rendre au collège Condorcet de Nîmes, le plus mal classé, pour soutenir l'équipe enseignante.

De plus, plusieurs mesures défendues par M. de Robien vont être appliquées cette année, notamment celles liées à la mise en oeuvre de la loi Fillon sur l'école (socle commun, programmes personnalisés de réussite éducative et note de vie scolaire).

L'"apprentissage à 14 ans" et la refonte des ZEP entrent également en vigueur. Dans 249 collèges de ZEP, classés "ambition réussite", les élèves testeront en grandeur nature l'arrivée d'un millier d'enseignants supplémentaires, de 3 000 assistants pédagogiques et de 300 infirmières

pdf: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-809086,0.html

Pays: 
Libellés : 

Please note that these reports are hosted by CRIN as a resource for Child Rights campaigners, researchers and other interested parties. Unless otherwise stated, they are not the work of CRIN and their inclusion in our database does not necessarily signify endorsement or agreement with their content by CRIN.