Enfants exploités dans les carrières de pierre à l’ouest du Nigéria

Summary: Exploités dès l’âge de sept ans dans les carrières d’Abeokuta (ouest du Nigéria), plusieurs centaines d’enfants béninois de moins de 14 ans pourront bientôt rentrer dans leurs villages. Suite aux pressions locales et internationales, les propriétaires et gérants viennent d’accepter de mettre en œuvre un plan d’action avec Terre des hommes - aide à l’enfance (Tdh), pour sortir les plus jeunes des carrières et améliorer les conditions d’existence des mineurs de 15 à 18 ans.

Début décembre, l’émission "Ensemble/Mitenand" de la TSR décrivait l’exploitation des enfants obligés de creuser et transporter la pierre au Nigéria, près de la frontière avec le Bénin. Aujourd’hui, les responsables des carrières acceptent de recenser tous les enfants de moins de 14 ans qui y travaillent et de préparer leur retour dans leurs familles au Bénin. Ils renoncent à demander tout remboursement de dettes contractées par les familles qui ont confié leurs garçons. Ils s’engagent à renoncer à tout recrutement futur de mineurs jusqu’à ce même âge limite de 14 ans, de manière à respecter leur intégrité, leur santé, leur éducation et leur sécurité. Ils affirment en outre vouloir améliorer les conditions d’alimentation et d’hébergement des adolescents jusqu’à 18 ans qui vivent et travaillent sur place et leur donner accès aux soins médicaux et à l’éducation.

« Le projet de convention que Terre des hommes a négocié avec les gérants sera probablement finalisé début 2007. » souligne Jean-Luc Imhof, responsable à Tdh pour l’Afrique de l’ouest, de retour du Nigéria. « Le vent a tourné dans la région. Face aux regards internationaux, les exploitants veulent désormais se mettre en conformité avec les lois des deux côtés de la frontière. »

Il y a plus de trois ans, des conflits entre trafiquants avaient permis de récupérer à Cotonou 261 enfants, maltraités et épuisés, venus des carrières d’Abeokuta. La tuméfaction des genoux, les traumatismes des mains et des jambes, l’état hébété des victimes disaient les mauvais traitements endurés au Nigéria. Avec d’autres organisations, Terre des hommes a soigné et accompagné les jeunes victimes puis a suivi leur réinsertion communautaire dans la région la plus pauvre du Bénin, dont ils provenaient. En février dernier, la publication de Tdh «Les petites mains des carrières de pierre» a dressé un bilan critique de l’expérience, montrant que le trafic et l’exploitation d’enfants nécessitent des solutions conçues étroitement avec les communautés impliquées.

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