Cote d’Ivoire : La Responsable des droits de l’homme de l’ONU rappelle aux autoritĂ©s leurs obligations de protĂ©ger les civils

Summary: GENEVE (31 dĂ©cembre 2010) – La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a Ă©crit Ă  un certain nombre de personnalitĂ©s ivoiriennes pour leur rappeler dans des termes fermes et non Ă©quivoques qu’ils seront tenus personnellement responsables des violations des droits de l’homme rĂ©sultant de leurs actions et/ou omissions conformĂ©ment au droit international des droits de l’homme et au droit international humanitaire

« La justice pĂ©nale internationale qui s’est dĂ©veloppĂ©e durant les quinze derniĂšres annĂ©es nous dote aujourd’hui d’instruments permettant de poursuivre les responsables de violations dont nous ne disposions pas auparavant » a indiquĂ© Pillay en annonçant l’envoi de ces communications. « Les chefs d’Etats, comme d’autres acteurs, ne peuvent plus ĂȘtre assurĂ©s de commettre des atrocitĂ©s en toute impunitĂ© ».

La Responsable onusienne des droits de l’homme a rappelĂ© Ă  M. Laurent Gbagbo et aux Commandants de la Garde RĂ©publicaine (GĂ©nĂ©ral de Brigade Bruno Ble Dogbo), de la Marine Nationale (Vice-Amiral Vagba Faussignaux) et du Centre de Commandement des OpĂ©rations de SĂ©curitĂ© (GĂ©nĂ©ral de gendarmerie Georges Guiai Bi Poin) leurs obligations dĂ©coulant du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

Ces obligations incluent notamment l’obligation de ne pas commettre, ordonner, inciter, ĂȘtre Ă  l’origine de ou approuver tacitement la commission de violations de droits de l’homme. Elles impliquent aussi l’obligation d’empĂȘcher la commission de telles violations par leurs subordonnĂ©es et de les poursuivre au cas oĂč ils en commettraient.

« Il me faut Ă©galement prĂ©venir les personnes qui, en leur qualitĂ© de subordonnĂ©s, reçoivent l’instruction ou l’ordre de commettre des violations des droits de l’homme » a insistĂ© Pillay. « Ces personnes pourront aussi ĂȘtre poursuivies pĂ©nalement pour leurs actions ou omissions. Le fait qu’elles se sont contentĂ©es de suivre les ordres et instructions de leur hiĂ©rarchie ne constitue pas une excuse ».

La Responsable des droits de l’homme de l’ONU a rappelĂ© qu’elle s’inquiĂ©tait du fait que la dĂ©tĂ©rioration des conditions de sĂ©curitĂ© dans le pays et les interfĂ©rences dans le travail de l’OpĂ©ration des Nations Unies en CĂŽte d’Ivoire (ONUCI) continuent d’empĂȘcher la rĂ©alisation d’enquĂȘtes sur un grand nombre de violations des droits de l’homme qui ont Ă©tĂ© rapportĂ©es.

« Nous avons reçu des rapports relatifs Ă  au moins deux fosses communes ; mais les Ă©quipes des Nations Unies ont Ă©tĂ© empĂȘchĂ©es d’accĂ©der aux lieux oĂč auraient Ă©tĂ© commises ces atrocitĂ©s et de procĂ©der Ă  des enquĂȘtes » a dit Pillay. « EmpĂȘcher l’accĂšs Ă  des sites abritant des fosses communes et des lieux oĂč se trouveraient des restes de corps de victimes constitue clairement une violation du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire. »

La Haut Commissaire s’est dite inquiĂšte au sujet des menaces et attaques continues contre les patrouilles et le personnel de l’ONUCI, qui a eu pour effet de limiter leurs opĂ©rations et leur capacitĂ© Ă  protĂ©ger les civils. Pillay a Ă©galement fait rĂ©fĂ©rence aux discours incendiaires du nouveau Ministre de la Jeunesse, BlĂ© GoudĂ©, et d’autres personnalitĂ©s appelant la population Ă  attaquer les Nations Unies et les « non-Ivoiriens » ainsi qu’aux rapports relatifs au marquage des maisons avec des signes indiquant l’appartenance ethnique des occupants. De telles actions pourraient conduire Ă  des attaques contre des civils appartenant Ă  certains groupes ethniques.

La Responsable des droits de l’homme des Nations Unies a de nouveau appelĂ© tous les Ivoiriens et leurs leaders Ă  respecter les droits de tous en CĂŽte d’Ivoire. « Dans ces circonstances difficiles, je les encourage particuliĂšrement Ă  Ă©viter de commettre d’autres actes ou omissions qui pourraient constituer des violations punissables par le droit international des droits de l’homme et le droit international humanitaire ».

BCNUDH, Droits de l®homme par pays – Cîte d'Ivoire : http://www.ohchr.org/FR/Countries/AfricaRegion/Pages/CIIndex.aspx

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme : http://www.ohchr.org/FR/AboutUs/Pages/HighCommissioner.aspx

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