BURUNDI: Une sensibilisation insuffisante des jeunes au VIH/SIDA

[1 fĂ©vrier 2008] - Les enseignants du Burundi demandent que l’éducation sur le VIH/SIDA se voie accorder une place plus importante au sein des programmes scolaires, pour que les Ă©lĂšves du cursus secondaire et des derniĂšres classes du cursus primaire, dont beaucoup sont sexuellement actifs, soient suffisamment informĂ©s au sujet de la pandĂ©mie.

Selon Ernest Mberamiheto, vice-ministre chargĂ© de l’Enseignement de base et secondaire, les Ă©tudes menĂ©es en 2004 par le gouvernement ont rĂ©vĂ©lĂ© que 23 pour cent des enfants scolarisĂ©s avaient eu des rapports sexuels avant l’ñge de 14 ans.

« Si l’infection par le VIH n’est pas sĂ©rieusement contrĂŽlĂ©e, elle aura des rĂ©percussions nĂ©fastes sur le systĂšme Ă©ducatif dans son ensemble », a-t-il dit au cours d’un atelier sur le nouveau guide d’éducation sur le VIH lancĂ© par le gouvernement et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) Ă  l’attention des enseignants, au cours du mois de janvier.

Les cours d’éducation civique couvrent divers sujets, notamment les droits humains, la dĂ©mocratie, la paix et l’environnement, en plus du VIH/SIDA, mais le programme des derniĂšres classes du cursus primaire n’a pas encore Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© et l’éducation civique n’est gĂ©nĂ©ralement enseignĂ©e que dans les petites classes de l’école primaire, a indiquĂ© Victoire Nahimana, directrice gĂ©nĂ©rale des bureaux pĂ©dagogiques burundais.

Les enseignants peuvent, Ă  leur discrĂ©tion, aborder le VIH dans le cadre des leçons qu’ils donnent aux enfants plus mĂ»rs, mais il n’y a pas de cours officiels sur le sujet.

« Si, en cours de français, nous tombons sur un texte qui traite du VIH/SIDA, on en parle [...] un texte de lecture intitulĂ© par exemple "les symptĂŽmes des maladies" ou "comment prĂ©venir l’infection par le VIH" », a expliquĂ© Jean-MichaĂ«l Hassan, instituteur Ă  l’école primaire Kabondo, Ă  Bujumbura, capitale du Burundi.

« De cette façon, nous amenons les enfants Ă  discuter des maladies sexuellement transmissibles, et notamment du VIH, mais on ne me donne pas le temps d’aborder le VIH/SIDA sĂ©parĂ©ment ».

Dans les Ă©tablissements secondaires, les informations concernant le VIH/SIDA sont communiquĂ©es dans le cadre des cours d’éducation civique. Selon Richard Ngendakuriyo, principale du collĂšge Mutanga, Ă  Bujumbura, les adolescents sont plus intĂ©ressĂ©s par la sexualitĂ© et se montrent particuliĂšrement curieux au sujet du VIH.

Le ministĂšre de l’Education a Ă©galement mis en place un systĂšme d’éducation par les pairs, dans le cadre duquel certains enfants des Ă©tablissements publics sont sensibilisĂ©s au VIH et encouragĂ©s, par la suite, Ă  organiser des sĂ©ances de dĂ©bat avec leurs camarades, afin de favoriser les discussions ouvertes sur la sexualitĂ© et le VIH/SIDA.

M. Ngendakuriyo estime nĂ©anmoins qu’il est urgent de mĂ©nager une place solide et officielle Ă  l’éducation sur le VIH et la sexualitĂ© responsable dans le programme du cursus secondaire. « Jusqu’ici, au cours du premier trimestre de 2008, il s’est avĂ©rĂ© que deux Ă©lĂšves Ă©taient tombĂ©es enceintes, et deux autres ont arrĂȘtĂ© l’école, probablement pour les mĂȘmes raisons ».

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