Soumis par crinadmin le
[10 sĂ©ptembre 2007] - A peine la dĂ©cision dâaccession Ă la pension du DĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral aux droits de lâenfant officialisĂ©e, les partis font Ă©tat de leur volontĂ© de confisquer une nouvelle fois cette fonction (voir la presse du 29/08/07) en laissant entendre que la principale qualitĂ© du futur D.G.D.E. est « dâavoir la bonne carte politique ». Lamentable ! Cette conception politique archaĂŻque est la meilleure maniĂšre de discrĂ©diter la fonction en la livrant, pieds et poings liĂ©s, Ă la dĂ©fense dâenjeux partisans. Les avis rendus et les positions prises relĂšvent-ils dâun souci de plaire au commanditaire ou dâune Ă©valuation indĂ©pendante aussi objective que possible des droits d'un enfant? En la matiĂšre, les apparences ont toute leur importance: le dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral doit ĂȘtre « au-dessus de la mĂȘlĂ©e » et n'afficher pas plus que de raison ses appartenances politique ou philosophique. Certes, on pourrait voir dans la mission de dĂ©fenseur des droits de lâenfant le « summum de la dĂ©mocratie » : le pouvoir crĂ©e une fonction dont la mission est de le surveiller car lâexercice du pouvoir peut Ă tout moment lui faire perdre de vue ses obligations en matiĂšre de dĂ©fense des droits de lâenfant. Le mode de dĂ©signation politique et le fait que le statut nâinterdise pas formellement au DĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral de se prĂ©senter Ă des Ă©lections en cours de mandat brident Ă©galement son indĂ©pendance. Le dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral sortant sâest prĂ©sentĂ© Ă deux reprises Ă des Ă©lections pendant son mandat. Le monde politique est, dans sa toute grande majoritĂ©, restĂ© silencieux face Ă cette utilisation dâune charge publique comme « attrape-voix ». TrĂšs significatif, la proposition de dĂ©cret interdisant le cumul dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral / candidat Ă une fonction Ă©ligible, a Ă©tĂ© balayĂ©e dâun revers de la main (alors quâune telle interdiction est bien prĂ©vue en Flandre et dans dâautres pays europĂ©ens). Le DĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral sortant a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© pour son premier mandat, et reconduit pour un second, sans le moindre dĂ©bat public ou appel aux candidats. Les rĂšgles ayant entre-temps changĂ©, il a Ă©tĂ© prolongĂ© pour un troisiĂšme mandat (alors que le dĂ©cret nâen prĂ©voit que deux maximum) aprĂšs une procĂ©dure controversĂ©e (qui aura durĂ© prĂšs de 18 mois) oĂč les enjeux Ă©taient aussi partisans. Dans ces conditions, il vaut mieux supprimer cette fonction que de la maintenir en tant qu'instrument partisan, Ă moins que ⊠Le prochain titulaire de ce mandat Ă©minemment important aura de la peine Ă redorer le blason de cette institution aujourdâhui discrĂ©ditĂ©e du fait mĂȘme du comportement des mandataires politiques et de la maniĂšre dont le DĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral sortant a exercĂ© son rĂŽle, se considĂ©rant tantĂŽt comme gentil organisateur socio-culturel (distribuant des places pour un match de ping-pong ou promouvant une marionnette), tantĂŽt comme mĂ©diateur pour les tribunaux dans des dossiers individuels alors que ce n'est ni sa fonction, ni sa compĂ©tence, mais passant Ă cĂŽtĂ© des enjeux fondamentaux en matiĂšre des droits de l'enfant (l'exclusion sociale des enfants victimes de la pauvretĂ©, les enfants victimes d'une politique migratoire discriminante, les exclusions scolaires, les limites Ă un accĂšs Ă la justice de qualitĂ©, âŠ). A dĂ©faut, les perdants seront une nouvelle fois les enfants qui continueraient Ă ĂȘtre privĂ©s dâun vĂ©ritable dĂ©fenseur de leurs droits. BenoĂźt VAN KEIRSBILCK,
A moins qu'une modification du dĂ©cret interdise au D.G.D.E. de se prĂ©senter Ă des Ă©lections pendant et durant un certain dĂ©lai aprĂšs son mandat. A moins que la nomination Ă ce mandat relĂšve du Parlement plutĂŽt que de lâexĂ©cutif aprĂšs une procĂ©dure confiĂ©e au SELOR (bureau de sĂ©lection de lâadministration).
PrĂ©sident de DĂ©fense des enfants â International Belgique