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[DAKAR, le 4 octobre 2006] - LâAfrique de lâOuest a le plus faible taux de couverture en systĂšmes dâapprovisionnement dâeau potable et dâassainissement au monde et cette situation semble sâĂȘtre dĂ©tĂ©riorĂ©e depuis les quinze derniĂšres annĂ©es, selon un rapport du Fonds des Nations unies pour lâenfance (Unicef). Alors que la rĂ©gion a connu une forte croissance dĂ©mographique, le nombre de personnes nâayant pas accĂšs Ă lâeau potable est passĂ© de 124 millions en 1990 Ă 157 millions en 2004 et dans la mĂȘme pĂ©riode, le nombre de personnes ne bĂ©nĂ©ficiant pas de systĂšmes dâassainissement est passĂ© de 173 millions Ă 225 millions, selon lâUNICEF. En Afrique de lâOuest et du centre, le taux de mortalitĂ© chez les enfants de moins de cinq ans est le plus Ă©levĂ© des pays en dĂ©veloppement : sur 1 000 naissances vivantes, 191 enfants meurent avant leur cinquiĂšme anniversaire. « Câest une tragĂ©die », a dĂ©clarĂ© Esther Guluma, directrice rĂ©gionale de l'UNICEF pour l'Afrique de l'Ouest et du centre. « Dans le monde, 1,5 million dâenfants de moins de cinq ans meurent chaque annĂ©e de maladies Ă©vitables, comme la diarrhĂ©e. Plusieurs millions dâenfants souffrent Ă©galement de maladies liĂ©es Ă la consommation dâeau impropre et au manque dâhygiĂšne ». Au Tchad, en GuinĂ©e Ă©quatoriale, en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC), au Niger et au Nigeria, plus de la moitiĂ© de la population nâa pas accĂšs Ă lâeau potable. Sur les 24 pays de la rĂ©gion, seuls quatre disposent dâun systĂšme dâassainissement (des latrines et des toilettes), dont jouit plus de la moitiĂ© de la population. Il sâagit du SĂ©nĂ©gal, de la GuinĂ©e Ă©quatoriale, de la Gambie et du Cameroun. Selon les chiffres avancĂ©s par lâUNICEF, en amĂ©liorant le systĂšme dâassainissement, les maladies diarrhĂ©iques dont souffrent les jeunes enfants pourraient ĂȘtre rĂ©duites dâun tiers et de deux tiers si lâamĂ©lioration du systĂšme sâaccompagne de meilleures conditions dâhygiĂšne. Le SĂ©nĂ©gal devrait ĂȘtre le seul pays de la rĂ©gion Ă atteindre l'Objectif du MillĂ©naire pour le dĂ©veloppement en matiĂšre dâassainissement. Ce n'est quâen augmentant les ressources financiĂšres et en faisant preuve d'un engagement politique plus vigoureux que la population mondiale aura accĂšs Ă de lâeau salubre et Ă un systĂšme dâassainissement adaptĂ©, a soulignĂ© le rapport de lâUNICEF. Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a expliquĂ© que les urgences humanitaires en CĂŽte dâIvoire, en RDC, en RĂ©publique du Congo, au Liberia et en RĂ©publique centrafricaine « Ă©taient largement sous-financĂ©es », comme du reste, les projets dâassainissement et dâapprovisionnement en en eau potable. « Au cours des dix derniĂšres annĂ©es, lâaccent a Ă©tĂ© mis et continue Ă ĂȘtre mis davantage sur lâaide alimentaire que sur les infrastructures », a dĂ©clarĂ© Esther Guluma de lâUNICEF. « Je pense que cela est Ă©galement dĂ» au fait que dans des situations dâurgence, les puits et les pompes Ă eau sont considĂ©rĂ©s comme des instruments de dĂ©veloppement plus durable et ne sont donc pas proposĂ©s », a-t-elle expliquĂ©. « Mais, dâun autre cĂŽtĂ©, les maladies diarrhĂ©iques causĂ©es par un manque dâeau potable font plus de victimes que le manque de nourriture. En consĂ©quence, la situation doit changer », a conclu Esther Guluma. Â