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[27 juin 2007] - « Ma fille Delara est accusĂ©e dâun crime quâelle nâa pas commis. Aidez-moi, aidez-nous Ă obtenir justice. Il nây a aucun signe dâhumanitĂ© ni de justice ici. » 11 janvier 2007, le pĂšre de Delara Darabi, en instance dâexĂ©cution en Iran Amnesty International appelle les autoritĂ©s politiques et judiciaires de lâIran Ă instaurer immĂ©diatement un moratoire pour empĂȘcher de nouvelles exĂ©cutions de mineurs dĂ©linquants, et Ă modifier la lĂ©gislation afin que les mineurs qui commettent des infractions ne puissent pas ĂȘtre condamnĂ©s Ă mort. Dans un nouveau rapport, lâorganisation indique quâau moins 71 mineurs dĂ©linquants attendent dâĂȘtre exĂ©cutĂ©s en Iran, oĂč plus de mineurs dĂ©linquants ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©s que dans nâimporte quel pays depuis 1990. « LâIran est pratiquement le dernier pays oĂč des mineurs dĂ©linquants, câest Ă dire des personnes ĂągĂ©es de moins de dix-huit ans au moment des faits qui leur sont reprochĂ©s, sont mis Ă mort, a dĂ©clarĂ© Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord. Il est grand temps que les autoritĂ©s iraniennes mettent fin une fois pour toute Ă cette pratique odieuse et sâalignent sur le reste de la communautĂ© internationale, qui a reconnu depuis longtemps Ă quel point il Ă©tait choquant dâexĂ©cuter ceux qui commettent des crimes alors quâils sont encore des enfants. » Dans son rapport Iran : The last executioner of children, Amnesty International donne le nom de 71 mineurs dĂ©linquants condamnĂ©s Ă mort, tout en indiquant que ce nombre pourrait ĂȘtre beaucoup plus Ă©levĂ©, compte tenu du fait quâen Iran les affaires oĂč lâaccusĂ© encourt la peine de mort ne seraient pas systĂ©matiquement rendues publiques. Sur les 24 exĂ©cutions de mineurs dĂ©linquants recensĂ©es depuis 1990, onze concernaient des jeunes gens toujours ĂągĂ©s de moins de dix-huit ans au moment de leur exĂ©cution tandis que les autres Ă©taient restĂ©s dans le quartier des condamnĂ©s Ă mort jusquâĂ leur dix-huit ans, ou avaient Ă©tĂ© reconnus coupables et condamnĂ©s aprĂšs avoir atteint cet Ăąge. « Alors que les autoritĂ©s iraniennes continuent de nier quâelles procĂšdent Ă lâexĂ©cution de mineurs, nous avons dĂ©jĂ enregistrĂ© cette annĂ©e deux exĂ©cutions de mineurs dĂ©linquants, a dĂ©clarĂ© Malcolm Smart. Mohammad Mousavi, ĂągĂ© de dix-neuf ans, a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© en avril pour un crime commis lorsquâil avait seize ans, et Said Qanbar Zahi, qui a Ă©tĂ© pendu le 27 mai 2007 Ă la prison de Zahedan, nâavait que dix-sept ans lorsquâil a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă mort avec six autres membres de la minoritĂ© baloutche dâIran deux mois auparavant. » LâexĂ©cution dâAtefeh Rajabi Sahaaleh, condamnĂ©e pour « crimes contre la chastetĂ© » et pendue Ă lâĂąge de seize ans en aoĂ»t 2004, est lâun des sept cas dĂ©crits plus en dĂ©tail dans le nouveau rapport de lâorganisation. Le lendemain de son exĂ©cution, un officier de justice a dit Ă un journal quâelle Ă©tait ĂągĂ©e de vingt-deux ans. Le cas dâAtefeh Rajabi Sahaaleh tĂ©moigne de lâincapacitĂ© de la justice iranienne Ă protĂ©ger les enfants et montre une fois encore que des mineurs dĂ©linquants sont exĂ©cutĂ©s en Iran mĂȘme avant dâavoir atteint lâĂąge de dix-huit ans. Le rapport dĂ©crit Ă©galement les cas de 17 autres personnes exĂ©cutĂ©es pour des crimes commis alors quâelles Ă©taient ĂągĂ©es de moins de dix-huit ans. Bien que le nombre dâexĂ©cutions de mineurs dĂ©linquants soit peu Ă©levĂ© par rapport au nombre total dâexĂ©cutions en Iran, il fait apparaĂźtre le non-respect par le gouvernement de ses engagements et obligations aux termes du droit international, qui interdit lâutilisation de la peine capitale contre des mineurs dĂ©linquants, en toutes circonstances. Les seuls pays en plus de lâIran oĂč des exĂ©cutions de mineurs dĂ©linquants ont Ă©tĂ© recensĂ©es depuis 2003 sont la Chine, le Pakistan et le Soudan, mĂȘme si les autoritĂ©s chinoises et pakistanaises ont insistĂ© sur le fait que selon elles les personnes exĂ©cutĂ©es Ă©taient ĂągĂ©es de dix-huit ans ou plus au moment oĂč lâinfraction avait Ă©tĂ© commise. Chaque annĂ©e, le nombre de mineurs dĂ©linquants exĂ©cutĂ©s en Iran a Ă©tĂ© supĂ©rieur au nombre total de mineurs dĂ©linquants exĂ©cutĂ©s dans le reste du monde. Des membres du gouvernement et de la justice semblent favorables Ă une rĂ©duction du champ dâapplication, si ce nâest une abolition, de la peine de mort pour les mineurs dĂ©linquants, mais les progrĂšs dans ce domaine sont excessivement lents. Par exemple, un projet de loi proposĂ© par le pouvoir judiciaire en 2001 pourrait ouvrir la voie Ă lâabolition de la peine capitale pour les mineurs ou au moins rĂ©duire considĂ©rablement le nombre dâinfractions pour lesquelles des mineurs dĂ©linquants pourraient ĂȘtre condamnĂ©s Ă mort ; cependant le texte de loi est toujours en cours dâexamen par les autoritĂ©s politiques et judiciaires. En dĂ©pit de la poursuite des exĂ©cutions rĂ©voltantes de mineurs dĂ©linquants et du problĂšme plus large de la peine de mort en Iran, il y a certains signes positifs, en particulier lâĂ©mergence dâun mouvement croissant en faveur de lâabolition de ce chĂątiment pour les mineurs dĂ©linquants. Ce mouvement est conduit par un ensemble de militants et dĂ©fenseurs des droits humains en Iran qui a dĂ©jĂ obtenu des rĂ©sultats non nĂ©gligeables. « Amnesty International sâoppose sans rĂ©serve aucune Ă la peine capitale Ă lâencontre de quiconque, quels que soient lâĂąge, la nature du crime ou la "moralitĂ©" du condamnĂ©, a conclu Malcolm Smart. Toute exĂ©cution est un affront Ă la dignitĂ© humaine, une violation des droits humains commise avec une cruautĂ© prĂ©mĂ©ditĂ©e et nie le droit Ă la vie inscrit dans la DĂ©claration universelle des droits de lâhomme. » Informations supplĂ©mentaires:
pdf: http://www.amnestyinternational.be/doc/article.php3?id_article=11178