Ile Maurice: Enfants et travail, incompatibles

La Journée contre le travail des enfants a été célébrée le 12 Juin à l'Ile Maurice. Parmi les 16 droits présentés durant l'actuelle campagne de sensibilisation, figure celui d'être protégé contre l'exploitation économique.

A l'Ile Maurice, les atteintes à ce droit ne sont pas toujours visibles. Mais la population sait, malgré le manque de données précises, que beaucoup d'enfants ne vont pas à l'école. Et parmi eux certains travaillent. Or l'école est obligatoire jusqu'à 16 ans.

Le seul chiffre disponible sur ce point dans le recensement de 2000 concerne les enfants de 12 à 14 ans qui ont déclaré qu'ils travaillaient. Il y en avait 760 et les statisticiens estiment dans leur commentaire que cette situation est rare.

Le "Labour Act" a été amendé en 2006 pour que l'âge minimum du travail soit de 16 ans, ce qui correspond à la durée de la scolarisation obligatoire.

La Convention relative aux droits des enfants précise que l'enfant ne doit "être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social."

Aucun enfant ne devrait travailler, quelles que soient les circonstances, dans les secteurs structurés ou non structurés, même comme apprenti, et même pour sa famille... Pourtant, on en voit qui accompagnent leurs parents sur les marchés. On sait que certains travaillent dans des ateliers de réparation de motocyclettes, dans des magasins et surtout dans des arrière-boutiques. Les filles font du travail domestique. Les inspecteurs du ministère du Travail doivent en fait les détecter.

La Child Development Unit devrait mettre en place un mécanisme pour identifier les enfants qui ne vont pas à l'école et ceux qui travaillent clandestinement et mener une enquête pour les aider. Ces enfants doivent être encadrés au plus vite, sinon ils risquent de devenir des enfants de rue, s'ils ne le sont déjà. De là à sombrer dans l'alcool, la drogue ou la prostitution, il n'y a qu'un pas. Evidemment, ils peuvent être victimes de maltraitance et de violence.

Il faut aussi comprendre pourquoi les enfants travaillent. Souvent, c'est une question de survie pour leur famille, pauvre et vulnérable. Ils représentent aussi une main-d'oeuvre bon marché pour des parents cultivateurs ou commerçants. Mais souvent, ils sont exploités par des étrangers sans scrupule ou sont victimes d'une attitude culturelle ou sociale.

La ministre responsable du Développement de l'enfant a déclaré que même si notre pays n'est pas le pire de ce point de vue-là, il faut agir.

Pour cela, une politique claire et ciblée doit mettre l'accent dans la prévention, y compris de la prostitution infantile. Il faut sensibiliser toute la population, en premier lieu les parents. Les citoyens doivent avertir les autorités dès qu'ils soupçonnent qu'un enfant travaille. Cet enfant doit être aidé immédiatement. Soit les parents se ressaisissent, soit l'enfant est retiré et placé en lui permettant d'aller à l'école ou de fréquenter un centre de formation approprié.

Le mentoring et la réinsertion de l'enfant et de ses parents sont souhaitables dans de nombreux cas.

En savoir plus:

 

pdf: http://fr.allafrica.com/stories/200706120472.html

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